Professionnel libéral CIPAV : quelles nouveautés pour la retraite ?

Certains professionnels libéraux cotisent pour leur retraite auprès de la CIPAV (Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse des professions libérales). Plusieurs changements récents affectent les droits à la retraite, l’âge du taux plein ou la suppression de la cotisation facultative pour le conjoint. Alors que la réforme des retraites occupe les esprits, c’est le bon moment pour faire un point sur la retraite du professionnel libéral CIPAV.

Des cotisations retraite prélevées par l’Urssaf

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022 prévoit le transfert de la mission de collecte des cotisations de la Cipav à l’Urssaf.

Depuis le 1er janvier 2023, un professionnel libéral Cipav paie ses cotisations de retraite de base, de retraite complémentaire et d’invalidité-décès auprès de l’Urssaf. Ainsi, les professionnels disposent d’un interlocuteur unique pour le calcul et la collecte de toutes leurs cotisations sociales.

L’Urssaf reverse ensuite les cotisations retraite des professions libérales à la Cipav.

Retraite du professionnel libéral Cipav : âge du taux plein à 67 ans

Depuis le 1er janvier 2022, les professionnels libéraux relevant de la Cipav doivent attendre 67 ans pour bénéficier automatiquement de leur pension de retraite complémentaire à taux plein. L’âge du taux plein était auparavant fixé à 65 ans.

Cette nouvelle mesure impacte les professionnels qui souhaitent bénéficier de la majoration de 5 % de points acquis au titre de 30 années de cotisations à la Cipav. Ce recul de l’âge du taux plein les prive de cette majoration de leur pension de retraite, soit jusqu’à 10 % sur 2 ans.

Professions libérales Cipav : un nouveau mode de calcul des cotisations complémentaires

Depuis le 1er janvier 2023, les cotisations de retraite complémentaire et d’invalidité-décès sont proportionnelles aux revenus d’activité. Auparavant, elles étaient forfaitaires.

L’Urssaf permet d’adapter ses cotisations à ses revenus réels, à tout moment. Ainsi, en cas de variation à la hausse ou à la baisse, le professionnel libéral peut demander un nouveau calcul de ses cotisations provisionnelles.

Suppression de la surcotisation au régime complémentaire

Auparavant, un professionnel libéral pouvait choisir de cotiser dans la classe supérieure pour augmenter le montant de sa pension de retraite.

Le passage d’une cotisation forfaitaire à une cotisation proportionnelle au revenu perçu ne permet plus cette option.

Suppression de la cotisation facultative pour le conjoint

Le conjoint peut percevoir une pension de réversion après le décès de l’assuré. Le montant de cette pension de réversion atteint 60 % de la pension de retraite initiale.

Il était possible de souscrire une cotisation facultative pour atteindre une pension de réversion à 100 %. Depuis le 1er janvier 2023, cette option n’est plus possible.

Toutefois, le conjoint conserve le bénéfice des points acquis pour les années cotisées antérieurement.

Comment calculer sa retraite complémentaire Cipav en 2023 ?

Rappelons que la retraite complémentaire des professions libérales de la Cipav se calcule en points. Puis, les points accumulés se convertissent en pension en fonction de la valeur du point au jour de la retraite. Le point vaut 2,77 euros en 2023.

Pour estimer le nombre de points, il faut désormais diviser le montant de la cotisation par le coût d’achat du point, fixé à 45,30 euros en 2023.

Par exemple, un professionnel paie une cotisation de 4 000 euros en 2023. Il acquiert 88 points de retraite complémentaire (4 000 / 45,3 = 88).

Autre calcul intéressant sur le sujet des retraites : le taux de rendement. Il calcule en combien d’années de retraite une personne récupère les cotisations versées. Le taux de rendement de la Cipav est de 6,10 %. Ainsi, un professionnel doit profiter de sa retraite pendant 16 ans pour récupérer les sommes cotisées auprès de la Cipav (6,1 / 100 = 16).  Ce taux diminue année après année, augmentant le nombre d’années nécessaires à une rentabilité de ses cotisations de retraite complémentaire.